Carte du ciel

Qu’est-ce qu’une carte céleste ?

La carte céleste donne une représentation d’une vision du ciel, plus précisément des objets célestes. Ces objets célestes sont le plus souvent des constellations ou des cercles célestes (équateur, tropiques du cancer et du capricorne, cercle arctique).

Il en existe de plusieurs natures : Ses cartes papier, mais également des sphères armillaires, équivalents d’une carte céleste sous la forme d’un globe terrestre creux, formée de plusieurs anneaux. Les cartes célestes peuvent également être compilées sous la forme d’un atlas céleste.

Histoire des cartes célestes

Durant l’Antiquité gréco-romaine, deux principales représentations de cartes célestes se côtoient. La première comportent les hémisphères estival et hivernal avec leurs constellations correspondantes. La seconde figure les hémisphères Nord et Sud.

La représentation du ciel dépend de la conception qu’en a chaque époque. La terre est tout d’abord considérée comme plate. Le philosophe grec Aristote (384 – 322 avant J.-C.) avance des arguments pour démontrer la sphéricité de la Terre.

Au IIe siècle ap. J.C., Claude Ptolémée (90 – 168) défend également la théorie d’une Terre sphérique au centre de l’Univers avec des étoiles fixes, et autour de laquelle tournent des astres errants. Cette vision prévaut jusqu’aux thèses d’héliocentrisme de Nicolas Copernic (1473 – 1543) au XVIe siècle qui accordent une place centrale au Soleil. Alde a par ailleurs réalisé une enchère de 6 000€ pour le Theatrum mundi de Galluci, le premier atlas céleste de la nouvelle astronomie copernicienne datant de 1588 (Lot n°4 de la vente du 06 juin 2013).

Au Moyen-Âge, les savants arabes, notamment à partir des califes abbassides, parfont les connaissances astronomiques. Certains sont au service de princes, les conseillant grâce aux astres.

Dans l’Occident médiéval, c’est par conséquent l’héritage gréco-romain, l’héritage du monde arabo-musulman ainsi que la prédominance de la chrétienté qui forment la base des connaissances astronomiques. La redécouverte de l’ouvrage l’Almageste écrit par Ptolémée – où il décrit notamment 48 constellations – participe au renouvellement des savoirs. Alde a vendu un livre pour 3 120€, Opera, reprenant une partie de cet ouvrage (Lot n°68 de la vente du 18 juin 2008).

L’apparition de l’imprimerie vers les années 1430 et l’invention de la typographie par Johannes Gutenberg (Début du XVe siècle – 1468) vers les années 1450 permet une production et une diffusion de masse des carets célestes, désormais gravées.

Aux XVe et XVIe siècles, la représentation des éléments des cartes célestes évoluent et s’émancipent des traditions scientifiques arabes : les constellations sont désormais représentées vues de dos par le spectateur. Par ailleurs, la cartographie céleste bénéficie des progrès scientifiques. Ainsi, à partir du XVIIIe siècle, les marges des cartes anglaises comportent parfois les phases de la lune, relevées grâce à des télescopes, encore élémentaires. De nouvelles constellations sont créées grâce aux laboratoires d’observation qui fleurissent dans le monde. Alde a par exemple vendu aux enchères un atlas céleste de John Flamsteed rassemblant 30 cartes célestes pour 750€ (Lot n°188 de la vente du 04 novembre 2021).

Néanmoins, à partir du XIXe siècle, ces progrès apportent un constat : les cartes célestes ne sont plus aptes à représenter proprement la multitude d’objets célestes. Les constellations sont désormais incarnées par des lignes droites reliant les étoiles, au lieu d’images.

Enfin, aux XXe et XXIe siècles, le perfectionnement des outils scientifiques et la mise à bien de missions spatiales révèlent la complexité de l’Univers et de ses composants.