André BRETON

I/ Œuvres d'André Breton

Essentiellement composés d’essais et de poésies, les écrits d’André Breton marquent l’histoire de l'école surréaliste.

En 1917, il rencontre le poète Philippe Soupault, présenté par le poète Guillaume Apollinaire, avec qui il rédige Les Champs magnétiques en 1920. Il fait alors partie, avec son coauteur, Louis Aragon, Paul Éluard ou encore Tristan Tzara du mouvement Dada. Mont de piété en 1919 constituent par ailleurs le premier recueil de poèmes dadaïstes.

Néanmoins, André Breton rompt rapidement avec le Dada pour le surréalisme, jusqu'à en devenir le chef de file. Il rédige dès 1924 Le Manifeste du surréalisme. Il en écrit un Second en 1930, fustigeant certains des membres du groupe. Le recueil Poisson soluble, datant de 1924, est constitué par un ensemble de poèmes écrits à l'aide de la méthode de l'écriture automatique. Cet ouvrage devait initialement être préfacé par le Premier Manifeste du surréalisme. Enfin, l'essai Les pas perdus, également publié en 1924, cherche à relater les différentes étapes et personnages marquants du surréalisme.

Au-delà des essais visant à expliquer l'idéologie et les principes du courant surréaliste, il publie également des études sur l'art et son histoire. Citons Le surréalisme et la peinture et Écrits sur l’Art, tous deux en 1928.

Après sa rencontre avec la danseuse Léona Delcourt et celle avec la photographe Suzanne Muzard, il publie un roman autobiographique intitulé Nadja en 1928. Ce récit est également prétexte à des réflexions poétiques. Réflexions, notamment sur le monde onirique, poursuivies dans Les vases communicants en 1932. Enfin, l'histoire d'amour avec la peintre Jacqueline Lamba inspire le troisième ouvrage de cette trilogie, L’Amour fou en 1937. Là encore, il mène des réflexions poétiques, dans un ouvrage orné de photographies. Nous pouvons citer l'essai Arcane 17, publié de 1944 à 1947, qui met à l'honneur une nouvelle fois une femme, la plasticienne et écrivaine Elisa Claro. Cet essai est aussi accompagné de réflexions poétiques et ésotériques.

Par ailleurs, il publie Anthologie de l’humour noir en 1940 avec des textes choisis de certains auteurs comme Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud, André Gide ou encore Salvador Dalí.

II/ Biographie d'André Breton

André Breton est né le 19 février 1896 à Tinchebray (Orne). Sa jeunesse est essentiellement sans histoire, et il commence des études de médecine à Paris, tout en commençant à manifester un intérêt marqué pour la poésie.

D’abord fasciné par la poésie de Mallarmée, sa rencontre avec Guillaume Apollinaire en 1915 l’encourage à définir une idée plus moderne de la vie poétique. Grâce à Philippe Soupault et Louis Aragon, Breton découvre la poésie de Lautréamont, qui devient une de ses principales sources d’inspiration.

S'il évite dans un premier temps les tranchées, la Première Guerre Mondiale met le jeune Breton, alors étudiant en médecine, au contact de soldats psychotiques avec lesquels il s’essaie à la méthode des associations libres. Affecté aux services de santé, André Breton travaille à l’hôpital de Nantes avant de rejoindre un centre de neurologie, puis le front en tant que brancardier. Entre-temps, il fait la rencontre de Jacques Vaché, un soldat convalescent passionné de littérature qui le tourne vers de nouvelles influences littéraires telles qu’Arthur Rimbaud, Alfred Jarry ou Guillaume Apollinaire. Mais la médecine a également ouvert son esprit aux travaux de Sigmund Freud. Breton rencontrera d’ailleurs le neurologue viennois en 1921.

Une fois la guerre terminée, Breton fait la rencontre de Philippe Soupault et de Louis Aragon. Ils fondent la revue Littérature en 1919. Toutefois, alors que la revue Révolution surréaliste commence sa parution en 1924, Breton se brouille progressivement avec ses compagnons. Après Tzara, c'est au tour de Soupault ou encore de Desnos de s'éloigner de Breton en 1927. Entré au Parti communiste, le "Pape du surréalisme" fait rentrer le communisme dans ses théories, modifiant ainsi les enjeux du surréalisme. Cela lui vaut le pamphlet collectif "Un cadavre", rédigé par ses anciens amis.

Ambitionnant de "transformer le monde" et de "changer la vie", André Breton s'engage dans la politique en prenant fait et cause pour le Parti Communiste. Toutefois, les communistes ne prennent pas au sérieux les ambitions des surréalistes. En 1935, Breton finit par quitter le parti, même s’il en reste proche idéologiquement. En 1938, il rencontre d'ailleurs Trotski et écrit Pour un art révolutionnaire indépendant. Entre-temps, il a publié une de ces œuvres majeures : L'Amour fou. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il part se réfugier à New York en 1941, avant de retourner en France en 1946. Il prend part aux débats houleux entre existentialistes, surréalistes et humanistes. Jusqu'à sa mort le 28 septembre 1966 à Paris (France), il défend fermement le surréalisme qu'il continue à mettre en œuvre.

III/ Estimation des œuvres d'André Breton

Les œuvres complètes d’André Breton ont été publiées par Gallimard en quatre tomes dans la Bibliothèque de la Pléiade sous la direction de Marguerite Bonnet, pour les deux premiers tomes, et Étienne-Alain Hubert, pour les deux tomes suivants (1988)

NOTES