Marguerite DURAS

I/ Œuvres de Marguerite Duras

II/ Biographie de Marguerite Duras

Née le 4 avril 1914 à Gia Định (près de Saïgon), c’est dans ce qui est alos l'Indochine française qu’elle passe son enfance et son adolescence auprès sa mère. Cette expérience marquera son caractère et sera une source d’inspiration pour ses œuvres à venir.

À dix-huit ans elle rentre en France métropolitaine et fait des études de Droit à la faculté de Paris, où elle rencontre Robert Antelme qu’elle épousera en 1939. En 1937, elle commence à travailler comme secrétaire au service d’information du ministère des Colonies et démissionne en 1940. En 1942, elle est recrutée comme secrétaire générale du Comité d’organisation du livre, où elle rencontre Dionys Mascolo, qui deviendra son amant. L’appartement où elle s’installe avec Antelme devient un lieu de rencontre informelle entre intellectuels, qu’on connaît sous le nom du « groupe de la rue Saint-Benoît ».

Elle se met à écrire et, en 1943, publie aux éditions Plon son premier roman, Les imprudents, qu’elle signe sous le nom de Duras, le village où se trouve sa maison paternelle. L’année suivante elle passe chez Gallimard pour la publication de La vie tranquille. Ces deux premiers romans reflètent une certaine influence narrative anglo-saxonne. Elle évoluera après vers les formes du nouveau roman, comme cela peut se voir dans L’Après-midi deMonsieur Andesmas (1960).

Duras, Antelme et Mascolo se mettent au service de la Résistance et rencontrent François Mitterrand. En juin 1944, le groupe tombe dans un guet-apens où Antelme est arrêté par la Gestapo et finalement déporté au camp de Dachau. Il revient moribond en 1945 et Duras le soigne pendant un an avec l’aide d’un médecin. Cette époque inspirera une partie de son œuvre. Elle écrit notamment les Cahiers de la Guerre, qui serviront de contenu à son livre La douleur, publié en 1985, et prendra le sujet de l’épuration des maîtresses des soldats allemands pour le scénario de Hiroshima mon amour.

Elle divorce de Robert Antelme en 1947 et se remarie avec Dionys Mascolo, dont elle se séparera aussi quelques années après et avec qui elle a son seul fils, Jean, né en 1947. Militante au parti communiste, elle termine par le quitter en 1950 suite à des accusations de calomnie, entre autres, qui lui valent son exclusion et qui auraient été réalisées par Jorge Semprún. Elle s’engage à d’autres causes comme le féminisme ou la lutte contre la guerre d’Algérie. Son roman Un barrage contre le pacifique paraît la même année et c’est avec lui qu’elle se fait connaître. Il s’agit d’un écrit d’inspiration autobiographique qui élabore des souvenirs d’enfance.

En 1957 elle rencontre Gérard Jarlot, avec qui elle collabore pour de diverses adaptations théâtrales et cinématographiques. Elle écrit le scénario de Hiroshima mon amour en 1958, puis celui d’Une si longue absence. Elle achète un appartement à Trouville-sur-Mer en 1963. Son premier succès au théâtre lui advient avec Des journées entières dans les arbres. Elle emploie des procédés innovateurs dans le déplacement des acteurs et la musicalité de la parole. Cette multiplication de ses activités la fait connaître à niveau national, alors que sa consommation d’alcool commence à lui poser des problèmes.

En 1969 elle passe à la réalisation cinématographique avec Détruire, dit-elle, roman qu’elle avait publié la même année. Puis elle écrit India songet La Femme du Gange, les deux adaptés aussi au cinéma. Elle continue sa prolifique production avec Le Camion, où elle apparaît comme actrice, et quatre courts métrages de 1979 : Mains négatives, Césarée, Aurélia Steiner-Melbourneet Aurélia Steiner-Vancouver.

En 1980, après cinq semaines d’hospitalisation à cause de son alcoolisme, elle retrouve Yann Lemée (à qui elle donnera le nom de Yann Andréa) à Trouville, qui restera vivre avec elle jusqu’à la fin de ses jours. Le jeune écrivain vit cette atypique et tourmenteuse relation fascinée par Duras et il la racontera dans Cet amour-là.

C’est avec son célèbre roman L’amant que Duras obtient le prix Goncourt en 1984 et atteint le succès mondial, ce qui fait d’elle l’un des grands écrivains vivants les plus lus. Il s’agit d’un roman peut-être plus accessible que d’autres qui reprend des souvenirs d’adolescence.

Ses dernières années sont maquées par sa relation avec Yann Andréa, des épisodes d’alcoolisme et des polémiques. Elle continue son travail de cinéaste et d’écrivain, bien qu’elle doive faire recours à Andréa pour qu’il transcrive ses livres quand elle ne peut plus le faire elle-même. Ainsi paraissent des romans comme L’amant de la Chine du Nord, Yann Andréa Steiner ou Écrire. Son dernier ouvrage, publié en 1995, sera un ensemble de propos recueillis par Yann Andréa : C’est tout.

Elle meurt le 3 mars 1996 et est enterrée au cimetière du Montparnasse. Yann Andréa sera enterré à ses côtés à sa mort en 2014.

Marguerite Duras est devenue un mythe de la littérature française, ce qui fait d’elle l’un des auteurs littéraires les plus étudiés en France. En 2011, ses écrits sont entrés dans la Bibliothèque de la Pléiade en quatre tomes.

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Son œuvre littéraire compte avec à peu près quarante romans et une douzaine de pièces de théâtre. Son parcours comme dramaturge est reconnu en 1983 par l’Académie française, qui lui donne son grand prix du théâtre. Quant à son parcours de romancière, elle est lauréate du prix Goncourt en 1984.

III/ Estimation des œuvres de Marguerite Duras