Lithographie

Qu’est ce qu’une lithographie ?

La lithographie est un procédé d’impression à plat, par transfert entre un liquide, une matière grasse et une pierre. Elle voit le jour en 1796, à l’initiative d’Aloys Senefelder (1771-1834) en Bavière. Cet acteur de pièce de théâtre et musicien a fait la découverte des propriétés des pierres de calcaire de Solenhofen (près de Munich). Il a tracé l’image de son choix (une partition de musique certainement) avec un corps gras sur la surface de la pierre, puis l’a recouverte d’eau. Il versa ensuite une encre d’impression et s’est aperçu que le liquide ne retenait pas l’encre contrairement au tracé préalable. Il perfectionna ce procédé tout au long de sa vie, notamment en remplaçant la substance aqueuse par de l’acide. En 1809, il est nommé par l’Empire allemand, Inspecteur de l’imprimerie nationale pour l’édification des cartes graphiques. Son invention devient ainsi un outil de reproduction d’œuvres dans toute l’Europe à commencer par la France.

La lithographie est utilisée comme outil de propagande, puis décorent les journaux de caricaturesdont Gavarni (1804-1866) et Daumier (1808-1879) furent des chefs de file. Elle a également permis la redécouverte des trésors français dont l’un des premiers exemples fut sans doute Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Picardie. de Justin Taylon, Charles Nodier et Alphonse de Cailleux.

Alde a proposé une édition originale à la vente, adjugée 9 120 euros, le 19 décembre 2012. A la fin du XIXe siècle, les affiches connaissent un essor considérable. Les œuvres publicitaires d’Henri Toulouse-Lautrec (1864-1901) viennent inévitablement à l’esprit. Celles d’Alfons Mucha (1860-1939), symboles de l’art nouveau, ne peuvent être oubliées.Alde a passé aux enchères le 22 novembre 2017 Une tête byzantine dont le résultat s’élève à 4 375 euros[3]. Au XXe siècle, les artistes de renoms utilisent ce médium pour illustrer des revues telle que la Revue artistique et littéraire Verve. Marc Chagall, Pierre Bonnard, Henri Matisse et Pablo Picasso y ont collaboré par exemple. Estimés par Alde, 38 numéros ornés de lithographies originales de Verve ont été vendus aux enchères en 2019, 12 125 €.

Technique

L’artisan prépare une pierre calcaire (de liais d’une épaisseur de 5 à 10 cm) en la ponçant avec du grain de sable et une autre pierre. Il dessine ensuite avec un corps gras, à l’aide d’une craie ou d’une plume, sur la surface préparée. L’image peut être reportée avec un papier de transfert. Le support est imprégné d’encre à l’exception des marges qui sont recouvertes d’une fine couche de gomme arabique pour les protéger de l’encrage. Le dessin est après recouvert de talc pour protéger la future acidulation qui vient fixer plus intensément le tracé et permettre la multitude de tirages. Contrairement aux techniques de tailles-douces, le but n’est pas de creuser la pierre mais de provoquer l’effervescence du calcaire. La matière grasse pénètre dans la pierre. Une éponge remplie d’eau rejette l’encre des parties non dessinées. L’artiste passe ensuite un rouleau encré sur le graphisme lithographique à multiples reprises. Les parties grasses du dessin attirent l’eau par capillarité. L’image apparait progressivement. Les défauts d’encrage sont corrigés par un crayon de pierre ponce trempé dans la gomme acidulée.

Pour l’impression, la pierre ornée est placée sur la presse, une table amovible. On recouvre d’un papier (chiffon de lin, chiffon de coton ou de pâte de bois) le dessin amorti par une macule, qui vient adoucir la pression du râteau en cuir préalablement graissé pour faciliter son glissement. A l’aide d’une manivelle rotative (anciennement moulinet), le plateau de la table est tiré pendant que le râteau fait pression. L’impression est imminente. La pierre doit être à nouveau encrée entre chaque tirage.

Pour obtenir une lithographie en couleurs, le procédé est le même. La différence résulte que chaque pierre a une couleur différente. Pour une lithographie en trois couleurs, trois pierres et trois dessins différents seront nécessaires.

Comment reconnaître une lithographie ?

La lithographie est identifiable par son graphisme. En effet, son dessin préalable sur la pierre offre un rendu granuleux et irrégulier. Il peut ainsi s’apparenter au dessin. Il se distingue des tailles-douces par son non-relief, il n’y a aucune épaisseur d’encre.