

COLETTE (1873-1954). Manuscrit autographe signé, Campeurs, [1935] ; 7 pages in-4 sur papier bleu.
Chronique consacrée aux campeurs dans le Midi, parue dans Le Journal du 22 août 1935, et recueillie dans Colette journaliste.
Chroniques et reportages (Seuil, 1910). Le manuscrit est abondamment raturé et corrigé, avec des passages biffés et des collages. La Côte d’Azur est envahie par les campeurs : « les tentes ont poussé sur la Côte comme champignons d’août. Nous avons les tchécoslovaques rouges, les russes blancs, les français jaunes… Je ne parle bien entendu que de la couleur des corps nus […] les blancs ne font que d’arriver, les rouges ont huit jours de brûlures, les derniers ne sont pas tout à fait cuits »…
Les tentes se serrent sur les terrains de camping, et les plages sont congestionnées…
Elle raconte l’histoire d’un campeur qui plante sa tente à côté de sa villa ; le mistral manque d’emporter la toile…Colette parle aussi de l’inconfort du campeur, et elle conclut : « Songez au long espoir de ceux qui gisent là, songez au chemin qu’ils ont couvert. Faites cet effort amical de mesurer, à sa patience, à son optimisme, à sa résignation, la vivace poésie du campeur : il est venu de très loin pour entendre murmurer les pins de Provence, et la mer. »