

Victor COUSIN (1792-1867) philosophe et écrivain. L.A.S., Dresde 14 octobre 1824, à un comte ; 2 pages et demie in-8 (portrait joint).
Sur son arrestation en Allemagne, comme suspect de carbonarisme.
Il annonce son arrestation par un officier qui « m’a déclaré au nom du Roi que j’étois prisonnier d’Etat. […] Perquisition a été faite de mes livres, de mes papiers, et de mes lettres. On a trouvé quelques lettres de Paris, étrangères à la politique, quelques notes prises à la Bibliothèque de Dresde, sur des dissertations relatives à Platon et à la Philosophie ancienne, et quelques corrections de la traduction du Banquet par Racine. [...] Je reste dans ma chambre qu’on me donne pour prison provisoire avec deux gendarmes, devant lesquels je mange, et je travaille »... Il réclame la protection du gouvernement français.
« Sujet loyal du Roi, fonctionnaire dans mon pays, momentanément en disgrâce peut-être avec plusieurs de mes honorables amis, mais sans aucune tache comme citoyen et comme homme, entouré de la considération qui s’attache toujours à une conduite irréprochable, à quelques services, et à des travaux longs et difficiles, je ressens vivement tout ce qu’une pareille affaire a d’offensant pour moi, et de grave dans ma position »... Etc.
Il fait suivre sa signature des titres : « Professeur suppléant de l’histoire de la philosophie à la Faculté de lettres de l’Académie de Paris, collaborateur du Journal des Savans, membre de la Société asiatique, etc.