

Première partie consacrée à la dispersion du fonds Henri Béraud : Manuscrits, correspondance, bibliothèque.
Commissaire-priseur :
Jérôme Delcamp
Expert pour les manuscrits et la correspondance :
Thierry Bodin
Librairie Les Autographes
45, rue de l'Abbé Grégoire
75006 Paris
Expert pour les livres :
Librairie Giraud-Badin
22, rue Guynemer
75006 Paris
Tél. 01 45 48 30 58
Fax 01 45 48 44 00
Pour tout renseignement, veuillez appeler le 01 45 49 09 24.
Henri BÉRAUD
(Lyon 21 septembre 1885 - Saint-Clément-des-Baleines, Île de Ré, 24 octobre 1958)
Romancier, conteur, mémorialiste, critique, journaliste et polémiste, le Lyonnais Henri Béraud est l’auteur d’une œuvre abondante. Ses romans Le Vitriol de lune et Le Martyre de l’obèse remportent le prix Goncourt 1922, et sont suivis de ceux du « cycle de Sabolas », enracinés dans le terroir du Dauphiné : Le Bois du templier pendu, Les Lurons de Sabolas et Ciel de suie ; on verra ici le projet d’un quatrième volet, et une tentative non aboutie de rassemblement sous le titre La Conquête du pain. Un des meilleurs reporters de son époque, avec Albert Londres et Joseph Kessel, il sillonne, « flâneur salarié », l’Europe, de Moscou à l’Espagne, pour Le Journal puis Le Petit Parisien. Il livre d’attachants souvenirs sur son enfance lyonnaise avec La Gerbe d’or, poursuivis dans Qu’as-tu fait de ta jeunesse ? et Les derniers beaux jours. Polémiste né, qui « évolua de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, sans nettement s’en rendre compte » (J. Galtier-Boissière), il devient l’éditorialiste du journal Gringoire de 1928 à 1943, et lance de vigoureuses et retentissantes campagnes contre l’affaire Stavisky, la Grande-Bretagne, l’Allemagne et le nazisme, le Front populaire, le communisme... Accablé par la défaite de 1940, replié en « zone libre », il soutient la politique de Pétain ; « le plus farouchement anti-allemand parmi les partisans du maréchal » (P. Bonardi), il se montre, dans ses éditoriaux, violemment anglophobe, antigaulliste, antisémite, antibolchevique… Condamné à mort en 1944 pour intelligence avec l’ennemi, au terme d’un procès expéditif, il est gracié par le général de Gaulle et sa peine commuée en prison à perpétuité ; frappé d’hémiplégie, il bénéficie d’une libération conditionnelle en 1950 et finit ses jours dans sa petite maison de l’île de Ré.
« Henri Béraud n’a pas besoin de protester qu’il est innocent du crime d’intelligence avec l’ennemi. Les débats l’ont prouvé avec évidence. […] Qu’on déshonore et exécute comme traître un écrivain qui n’a pas trahi, qu’on le dénonce comme ami des Allemands alors que jamais il n’y eut entre eux le moindre contact et qu’il les haïssait ouvertement, c’est une injustice contre laquelle aucune puissance au monde ne me défendra de protester. » (François Mauriac, « Autour d’un verdict », Le Figaro, 4 janvier 1945).